Genio

«Génie», último poema de las Illuminations, es traducido de manera brillante por el poeta Carlos F. Grigsby.

Fotografía de Daniel Ulloa (ver galería completa).

Él es el afecto y el presente ya que le abrió las puertas al invierno espumoso y al murmullo del verano, —él, que purificó las bebidas y los alimentos —él, que es todo el encanto de los lugares fugaces y la delicia sobrehumana de las estaciones. —Él es el afecto y el futuro, la fuerza y el amor que nosotros, de pie dentro de las furias y los hastíos, nosotros vemos pasar por el cielo de la tormenta y las banderas del éxtasis.

Él es el amor, medida perfecta y reinventada, razón maravillosa e insospechada, y la eternidad: amada máquina de cualidades fatales. Todos hemos sentido el espanto de su concesión y de la nuestra: oh gozo de nuestra salud, ímpetu de nuestras facultades, afecto egoísta y pasión por él, —él, que nos ama para su vida infinita...

Y nosotros nos acordamos de él y él viaja... y si la Adoración se va, suena, su Promesa, suena: «Fuera esas supersticiones, esos cuerpos antiguos, esas relaciones amorosas y esas edades. ¡Es esta época la que se hunde!»

Él no se irá, no descenderá de nuevo del cielo, no logrará la redención de las cóleras de las mujeres y la alegría de los hombres y de todo ese pecado: eso ya está hecho, con él siendo, y siendo amado.

Oh sus respiros, sus cabezas, sus trayectos; la terrible rapidez de la perfección de las formas y de la acción.

¡Oh fecundidad del espíritu e inmensidad del universo!

¡Su cuerpo! ¡La liberación soñada, el rompimiento de la gracia cruzada con violencia nueva!

¡La visión de su cuerpo, la visión! todas las condenas y antiguos arrodillamientos se levantaban a su paso.

¡Su paso! migraciones más enormes que las antiguas invasiones.

¡Oh Él y nosotros! orgullo más benévolo que las perdidas caridades.

¡Oh mundo! —¡y el canto claro de nuevas desdichas!

Él nos ha conocido a todos y a todos nos ha amado. Sepamos, esta noche de invierno, de punta a punta, del polo tumultuoso al castillo, de la muchedumbre a la playa, de mirada en mirada, aunque cansados y ateridos, llamarlo y verlo, y saber devolverlo, y debajo de las mareas y en lo alto de desiertos de nieve, seguir sus visiones, —sus respiros —su cuerpo, —su día.

Il est l'affection et le présent, puisqu'il a fait la maison ouverte à l'hiver écumeux et à la rumeur de l'été, - lui qui a purifié les boissons et les aliments - lui qui est le charme des lieux fuyants et le délice surhumain des stations. Il est l'affection et l'avenir, la force et l'amour que nous, debout dans les rages et les ennuis, nous voyons passer dans le ciel de tempête et les drapeaux d'extase.

Il est l'amour, mesure parfaite et réinventée, raison merveilleuse et imprévue, et l'éternité : machine aimée des qualités fatales. Nous avons tous eu l'épouvante de sa concession et de la nôtre : ô jouissance de notre santé, élan de nos facultés, affection égoïste et passion pour lui, lui qui nous aime pour sa vie infinie...

Et nous nous le rappelons, et il voyage... Et si l'Adoration s'en va, sonne, sa promesse sonne : "Arrière ces superstitions, ces anciens corps, ces ménages et ces âges. C'est cette époque-ci qui a sombré !"

Il ne s'en ira pas, il ne redescendra pas d'un ciel, il n'accomplira pas la rédemption des colères de femmes et des gaîtés des hommes et de tout ce péché : car c'est fait, lui étant, et étant aimé.

O ses souffles, ses têtes, ses courses ; la terrible célérité de la perfection des formes et de l'action.

O fécondité de l'esprit et immensité de l'univers.

Son corps ! Le dégagement rêvé, le brisement de la grâce croisée de violence nouvelle !

Sa vue, sa vue ! tous les agenouillages anciens et les peines relevés à sa suite.

Son jour ! l'abolition de toutes souffrances sonores et mouvantes dans la musique plus intense.

Son pas ! les migrations plus énormes que les anciennes invasions.

O lui et nous ! l'orgueil plus bienveillant que les charités perdues.

O monde ! et le chant clair des malheurs nouveaux !

Il nous a connus tous et nous a tous aimés. Sachons, cette nuit d'hiver, de cap en cap, du pôle tumultueux au château, de la foule à la plage, de regards en regards, forces et sentiments las, le héler et le voir, et le renvoyer, et sous les marées et au haut des déserts de neige, suivre ses vues, ses souffles, son corps, son jour.